L' encre et moi ; dans l'intimité d'un j(e)u, la complicité d'une danse créative...
Je peins à l'encre diluée avec de l'alcool isopropylique, sur des supports aussi divers que le polypropylène, le papier photo, le PVC expansé, le Plexiglass ou encore le Dibond. Ces matériaux lisses et non-poreux ont la particularité unique de ne pas absorber les fluides. En utilisant l'alcool comme liant, ils permettent par procédé d'évaporation de ne garder que l'essentiel ; les pigments.
C'est en plongeant dans la technique américaine du "Fluid-Art" que j'ai été fascinée par les propriétés surprenantes de l'encre à l'alcool. À l'origine conçue pour colorer les résines dans la fabrication de bijoux et d'objets décoratifs, j'ai détourné et exploré ses capacités en l'intégrant comme médium dans ma peinture. Son allure indomptable et saisissante m'a séduite, et avec une infinie patience et persévérance, j'ai appris à appréhender ses caprices, à m'approprier son tempérament dans chacune de mes créations. Je me suis enivrée de sa magie...
La nature liquide de l'encre éveille en moi une profonde connexion. Comme si elle coulait dans mes veines, réminiscence d'une essence vitale telle l'eau. Elle incarne l'organique, la sensualité, le commencement, et me ramène à mes racines, à ma source, à la constitution intime de mon être, à ce souffle de vie qui m'anime.
J'aime orchestrer ce ballet avec elle : les éclaboussures, les coulées, les gouttelettes, les empreintes, les effets de superposition, les traces, les dilutions, les absorptions... Cette familiarité m'ouvre les portes de ma sensibilité, me permettant de laisser parler ce qui surgit dans l'instant présent.